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15 avr. 20193 Min

Savoir dire non

Savoir dire "non" n'est pas aussi simple qu'on le pense.

Certaines personnes en sont incapables ou craignent d’être sanctionnées professionnellement si elles refusent d’effectuer une tâche. Comprendre l'origine de cette peur du "non" est pourtant essentiel pour ne pas générer de stress inutile.

Nous savons tous formuler le mot "non". Dès nos premiers jours nous faisons l'apprentissage du mot "non".

Dans notre environnement quotidien nous sommes parfois confronté à des personnes, à des situations devant lesquels nous avons objectivement du mal à dire non. Il peut en effet paraître difficile voire égoïste de refuser une demande, de ne pas faire plaisir, de ne pas faire passer l'autre avant.
 

 
Dire non, c'est dans certaines situations, s'affirmer, défendre ses opinions, ses priorités, c'est être soi même, s'assumer. Savoir dire non, c'est se donner la possibilité d'un choix, d'accepter ou de refuser une proposition, une demande.

Les différents types de non

Le non positif : Il est la réponse à une demande que nous avons bien écoutée et que nous refusons consciemment. Il est un refus, conforme à nos valeurs, nos croyances, formulation de notre opinion, définition de "Nos Limites" pour être en accord avec nous-mêmes. Ignoré, le non positif apporte une véritable frustration car il touche à ce qui fait notre identité.


 
Le non négatif : Il est une réponse face à une demande mal comprise ou mal écoutée. C'est un non, donner de manière systématique, pas réfléchi.


 
Le non essentiel : Il est en rapport immédiat avec celui qui le formule, définit l'essence de celui qui le formule: Un écologiste dit non à la pollution.


 
Le non professionnel : Il intervient dans le cadre professionnel et dépend directement de notre métier, il est rémunérateur et procure des avantages : Un pompier dit non aux incendies, un policier du non crime.

Il n’est pas rare, de nos jours, de rencontrer des difficultés à opposer un refus suite à une demande. Comme je vous le disais en préambule, les situations sont très souvent, et sans surprise, porteuses de stress. Notamment au niveau professionnel, ces difficultés à dire « non » peuvent engendrer des rapports conflictuels avec sa hiérarchie, ou encore une surcharge de travail aux conséquences parfois dramatiques (accidents, stress, burnout…).


 
Pourtant, il existe des situations pour lesquelles il est tout à fait possible d’exprimer un refus face à sa hiérarchie sans pour autant passer sous les fourches caudines (1) de ses supérieurs.

Au niveau professionnel, on constate souvent qu’un employé, pour diverses raisons, ait la volonté de refuser d’effectuer une tâche exigée par sa hiérarchie. Dans ces circonstances, l’hésitation est très souvent de mise par peur de représailles éventuelles. Néanmoins, dans un environnement de travail sain, il est tout à fait possible d’opposer un refus à son supérieur, sans pour autant craindre pour son poste et/ou sa carrière, et ce, en respectant ces quelques règles :

- posséder une raison explicite de refuser la tâche ;
 

 
- rester clair, direct et convaincu dans l’expression du refus (prohiber les palabres) ;
 

 
- éviter d’affaiblir son « non » (ne pas dire « peut-être ») ;
 

 
- répondre « non » honnêtement (être direct et bannir les excuses compliquées ou les faux arguments) ;
 

 
- reporter sa décision et prendre le temps de la réflexion pour appuyer plus tard solidement son refus ;
 

 
- proposer éventuellement une alternative ;
 

 
- formuler un « non » reconnaissant (en fonction du contexte) ;
 

 
- rester diplomate.

Alors pourquoi ne savons-nous pas dire non?


 
Culture et bain social : Nous sommes poussés à répondre positivement demande des autres, à faire ce que les autres attendent de nous, à se sacrifier pour notre famille, nos amis, notre patron.
 

 
Nous avons l'impression que dire non, c'est être rebelle, égoïste, ne pas se fondre dans la masse, ne pas être dans la norme.


 
L'éducation: Elle est la base du conditionnement, la transmission des valeurs (devoir, respect des normes et de l'autorité). Souvent, éducation, ne nous laisse pas d'alternative, il faut obéir, suivre les règles établies, accepter de se soumettre. Il y a peu de place pour le non si nous négligeons notre capacité à nous interroger, réfléchir par nous-même, à penser de manière critique et objective ce qui nous entoure.


 
La culpabilité: Nous grandissons dans la crainte du conflit, la peur de ne plus être aimé si l'on dit non. Dire non peut-être perçu comme agressif, couper des autres, de la relation.


 
Dire "non", c'est s'imposer ou paraître imposer son avis et donc s'exposer à des critiques, à des rancunes.
 

 
Dire "non", implique plus que dire un simple mot. Le nom véhicule un ensemble de croyances. Dire "non" peut présenter un effort, une prise de risque par rapport à ce que l'on attend de nous... Car refuser, c'est s'exposer.

(1) être contraint de subir des conditions humiliantes

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