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31 janv. 20193 Min

Je ne supporte plus les gens qui me disent ce que je dois penser

Mis à jour : 13 déc. 2019

Depuis votre enfance, il y a toujours eu quelqu'un pour vous dire comment vous comporter. Parents, professeurs, éducateurs, amis, collègues, tous vous ont précisé ce qu'il faut faire ou ne pas faire, et ils vous ont expliqué comment faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal.

Maintenant que vous êtes adulte, vous devriez être capable de le faire par vous-même.

Pourtant, rien ne change. Chaque fois que vous allumez la télé ou que vous discutez avec vos amis, quelqu'un tient absolument à vous faire bénéficier de ses connaissances supérieures et à vous dire ce qui est bien pour vous, pour les autres, pour le monde

En somme, si nous examinons de plus près cette notion, peut-on dire que vous n'en pouvez plus des gens qui vous imposent leurs réflexions et qui affirment que ce que vous pensez est faux, inexact ou mauvais pour vous ?

Bien sûr, ils ont le droit d'exprimer leur opinion, mais rien ne vous force à être d'accord avec eux.

Il n'y a pas de problème s'ils peuvent justifier leur position par des arguments censés, et peut-être parviendront t-il à vous convaincre qu'ils ont raison.

Mais les choses se compliquent quand ils commencent à utiliser des expressions comme "tu dois" ou "il faut".

C'est le franchissement de la ligne blanche ; la limite entre l'effet, l'argumentation rigoureuse, les valeurs, et les opinions.

En gros, ils vous assènent ce qu'ils pensent être bien ou mal et, par la même occasion vous indique ce que vous devriez penser et comment vous devriez agir.

Le philosophe David Hume poser la question suivante comment peut-on passer légitimement de "est" à "doit" ? Il y a un pas énorme entre expliquer comment sont les choses et dire ce qu'elle devraient être, entre un énoncé descriptif et un énoncé normatif

Il explique que ce n'est ni rationnel, ni logique de franchir ce pas, cela implique un jugement de valeur plutôt que des faits. Il est tout simplement interdit de passer du plan "de l'être" au plan du "devoir être".

il est généralement important de vous méfier lorsqu'une personne parle de morale ou de politique, parce qu'elle va imperceptiblement passer du descriptif au normatif.

Un moment elle vous dira que telle ou telle chose est ainsi, l'instant d'après vous expliquera comment cette chose devrait être.

Ne vous faites donc pas avoir !

Si vous faites bien la distinction entre le couperet imaginaire qui sépare le monde des faits et celui des valeurs, vous pourrez déterminer quand elle évoque la réalité et quand elle exprime juste la manière dont elle voudrait que les choses soient.

On peut presque toujours observer ce passage du descriptif au normatif lorsque quelqu'un essaie de convaincre un autre de penser comme lui, surtout en matière de morale et politique.

Lorsque quelqu'un affirme que les choses devraient être ainsi parce que c'est bien, il en ressort uniquement que c'est ce qu'il pense. L'idée implicite caché derrière est : "c'est bien, tu devrais le faire ou "c'est mal, tu ne devrais pas le faire."

Rappelez-vous des hommes politiques lorsqu'ils font un discours : ils recherchent implicitement la confirmation de leurs opinions. "Nous devons œuvrer pour le plein-emploi", par exemple, est simplement une autre manière de dire "je pense que le plein-emploi est une bonne chose" et d'attendre l'approbation générale.

En résumé, si méfiez-vous des gens qui vous disent ce que vous devriez faire ou penser, dites vous bien que c'est une chose de dire comment sont les choses, et une autre de dire comment elles devraient être.

Mais également que c'est une chance, car la plupart des gens n'ont même pas la conscience que leurs pensées et leurs actions sont manipulées et ils savent encore moins qui tire les ficelles.

Alors ne vous énervez pas, agissez. Vous possédez à l'évidence un esprit libre, alors, utilisez-le pour mettre en cause les certitudes des autres. Gustave le Bon disait "La pensée sans action est un vain mirage, l’action sans pensée un vain effort."

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