MkL Consul't

28 déc. 20183 Min

Le syndrome du château de sable

Mis à jour : 13 déc. 2019

N'avez-vous jamais été victime du syndrome du château de sable ? Après des semaines de travail acharné, vous présentez votre dossier devant vos pairs ainsi qu'à votre responsable et là, patatras ! Chacun s'évertue à détricoter votre travail, à le remettre en question et à y introduire les aménagements qui ne dénaturent définitivement. Un peu comme des enfants qui s'empressaient de détruire votre château de sable dès que vous aviez le dos tourné.
 

 
Quoi de plus naturel, finalement ? Qui n'a jamais été traversé par la pensée sadique en posant son regard sur un château de sable fraîchement achevé tandis que son concepteur s'éloigne pour rejoindre sa serviette ?
 

 
Eh bien, un monde professionnel c'est pareil. Il est tellement facile de détruire le travail des autres, de pointer les failles et les manques plus que les réussites !
 

 
Ce genre d'épisode peut-être nocif pour notre moral. Pour peu que l'on ne fasse pas de différence entre ce que l'on produit et ce que l'on est, on va rapidement se sentir médiocre. Et que de temps perdu ! Combien faudra-t-il d'allers-retours pour aboutir à une version partager du dossier ? Combien d'efforts de lobbying pour convaincre les différentes parties prenantes de la pertinence de la proposition ?
 

 
Imaginons maintenant qu'au lieu de préparer votre dossier seul durant des semaines,vous ayez réalisé un travail collaboratif. Que vous ayez sollicité beau-père est votre genre de réunion (appelons-les ateliers de travail) pour réfléchir avec vous à la problématique et construire ensemble un livrable qui prenne en compte leurs remarques. Des remarques qui deviennent alors un atout précieux pour rendre votre travail plus pertinent et plus robuste à l'épreuve de la critique. En impliquant les parties prenantes en amont dans votre travail, vous créez autant d'ambassadeurs de votre solution.
 

 
Ils ont pas ça d'heure qu'ils seront alors capable de la défendre. Car ce sera un peu leur solution. Une bonne idée tout seul dans son coin à finalement assez peu d'intérêt, comme le montre cette équation :

E=QxA8
 
L'efficacité (E) d'une idée égale à sa qualité (Q) multiplié par l'adhésion (A) qu'elle remporte.

En d'autres termes, aussi bonne que soit votre solution, vous êtes le seul à la défendre, elle n'ira nulle part.
 

 
alors ne négligez pas l'adhésion tu peux remporter une idée. Et quel meilleur moyen pour créer l'adhésion de la co-construction ?
 

 
Le travail en groupe fonctionne un peu comme une serre qui fait mûrir les idées plus rapidement. En confrontant votre travail regard des autres, vous avancez plus vite. L'émulation qui peut se créer dans un groupe est un facteur accélérateur.
 

 
Bien sûr, on pourrait dire que c'est là une approche luxueuse qui mobilise de nombreuses ressources alors que le travail pourrait être réalisé seul. Or travailler seul constitue rarement un gain de temps. La plupart des sujets à traiter aujourd'hui font intervenir de nombreuses expertises et plusieurs décisionnaires. Le temps de synchronisation nécessaire pour faire circuler l'information entre les acteurs impliqués est bien souvent supérieur à celui nécessaire pour mobiliser les parties prenantes à l'occasion d'un atelier collaboratif. Sans parler du temps lié à l'accompagnement du changement indispensable lors de la mise en place d'une nouvelle solution. Un temps qui n'a pas lieu d'être lorsque les acteurs ont été impliqués dès le départ dans la construction de cette solution.
 

 
À l'heure où l'intelligence collective. À l'heure où l'intelligence collective prend une place de plus en plus importante, savoir tirer le meilleur d'un groupe est sans doute l'une des clés de la réussite des organisations.
 

 
Vous l'aurez compris cette approche collaborative s'applique en interne dans les entreprises mais de façon plus large avec les clients car les ressort sont les mêmes. Pourquoi passer un temps infini à imaginer un produit qui a de fortes chances de ne pas convenir à un client? Pourquoi s'épuiser dans des études a posteriori qui arrivent souvent trop tard? Pourquoi ne pas plutôt le co-construire avec votre client? avec votre équipe? N'est-ce pas la façon la plus sûre de savoir exactement ce qu'il veut? C'est là toute l'approche de l'agilité place le client au centre du processus de construction.
 

 
Alors la prochaine fois que vous construire un château de sable avec votre fils et que vous sentirez peser survoler regard malicieux d'enfants prêts à à se jeter sur votre œuvre au moindre moment d'inattention, proposez-leur de le construire avec vous et vous améliorez significativement son espérance de vie mais également l'originalité de la structure.

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